🗝 Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde…!!

#Influence

🗝 “Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde. En fait c’est toujours ainsi que cela se produit”

⚙️ “Never doubt that a small group of thoughtful, committed citizens can change the world. Indeed, it’s the only thing that ever has.”
(attribué à Margaret Mead, Keys, 1982a, p. 79)

▶️ Suivons pour cela l’intuition de Margaret Mead…

⚙️ Granovetter (1978), selon la théorie de la masse critique, soutient que lorsqu’une minorité “engagée” atteint une taille de groupe “critique”, une structure sociale franchit un point de basculement, déclenchant des changements de comportement plus rapides par une acceptation.

▶️ Damon Centola, sociologue américain, tente lui aussi de comprendre “the tipping point” dans ses recherches. Il a montré expérimentalement qu’un nombre suffisant de personnes, à partir de 25% d’un groupe (weak entrenchment), pouvait réussir à emporter l’adhésion et provoquer ces changements (Centola et al., 2018).

✴️ Par ailleurs, Otto et ses collègues (2020), dans leur dernière étude, ont proposé de s’appuyer sur cette dynamique de transformation par bascule pour réduire l’impact carbone.

✅ La décarbonation nécessaire pour stabiliser le climat et l’environnement devrait se baser sur des processus contagieux et rapides afin d’insuffler les changements sociaux et technologiques indispensables.

✴️ Comment souhaiteriez-vous utiliser ce levier ?

#SocialSustainability #ChangeNow #TippingPoint

Tipping Point - Illustr. de Dymphie Huijssen
Tipping Point – Illustr. de Dymphie Huijssen
Illustr. de Dymphie Huijssen
????✴️ Comme l’expliquait Spinoza, ce sont les affects communs qui vont pouvoir conduire ce changement… dès lors qu’une nouvelle dynamique de convergence passionnelle peut conduire à la formation de nouveaux affects communs, par adhésion affective et activation du “conatus” (cf. concept de la “potentia multitudinis” de Matheron, 1969).
⚙️ La force de cette action collective, Spinoza la nomme “imperium” : “Ce droit que définit la puissance de la multitude, on l’appelle généralement imperium” (TP, II, 17).
–> Voir aussi :

Les cours donnés par Margaret Mead sont des sources d’inspiration et d’humanisme, basés sur ses travaux d’observation et d’études anthropologiques : Mead, M. (1964). Continuities in Cultural Evolution. New Haven: Yale University Press.)

Des sources d’inspiration et d’humanisme… Mead, M. (1964). Continuities in Cultural Evolution. New Haven: Yale University Press.

(p. 12) : “En tant que mesure de l’évolution culturelle, l’utilisation de la quantité d’énergie disponible pour tout groupe humain à une période donnée du développement culturel humain fournit un cadre macrocosmique pratique pour la discussion sur le politique.”

(p. 266-267) : “Au lieu de cela, nous pouvons prendre la position que l’unité de l’évolution culturelle n’est ni l’individu surdoué ni la société dans son ensemble, mais le petit groupe d’individus en interaction qui, avec les plus doués d’entre eux, peuvent passer à l’étape suivante; alors nous pouvons entreprendre la tâche de créer les conditions dans lesquelles les personnes douées de manière appropriée peuvent réellement apporter une contribution. C’est-à-dire, plutôt que d’isoler les «leaders» potentiels, nous pouvons délibérément produire les conditions que nous trouvons dans l’histoire, dans lesquelles des groupes sont formés d’un petit nombre d’hommes extraordinaires et ordinaires, tellement liés à leur période et les uns aux autres qu’ils peuvent consciemment se mettre à résoudre les problèmes qu’ils se proposent.”

(p. 284): “Pour le moment, cependant, il semble y avoir un plus grand risque que toute civilisation soit détruite que toute l’humanité sera détruite. Placer leur foi dans le cerveau merveilleusement complexe de l’homme, les biologistes sont encouragés par la probabilité que même après une guerre catastrophique, des représentants d’Homo sapiens survivraient dans des régions très reculées de la terre, loin des grandes explosions ou des centres de diffusion de la guerre biochimique, sur des îles, dans des jungles inaccessibles, dans des vallées profondes et isolées.”

(p. 12): “As a measure of cultural evolution, the use of the amount of energy available to any human group at a given period in human cultural development provides a convenient macrocosmic framework for the discussion of political.”

(p. 266-267): “Instead, we can take the position that the unit of cultural evolution is neither the single gifted individual nor the society as a whole but the small group of interacting individuals who, together with the most gifted among them, can take the next step; then we can set about the task of creating the conditions in which the appropriately gifted can actually make a contribution. That is, rather than isolating potential “leaders,” we can purposefully produce the conditions we find in history, in which clusters are formed of a small number of extraordinary and ordinary men, so related to their period and to one another that they can consciously set about solving the problems they propose for themselves.”

(p. 284): “For the present, however, there appears to be a greater risk that all civilization will be destroyed than that all mankind will be destroyed. Placing their faith in man’s marvelously intricate brain, biologists are cheered by the probability that even after a catastrophic war, representatives of Homo sapiens would survive in very remote parts of the earth, far from major explosions or centers of diffusion of biochemical warfare, on islands, in inaccessible jungles, in deep, secluded valleys.”

REFERENCES :
  • Centola, D. (2018). How behavior spreads: The science of complex contagions. Princeton University Press.
  • Centola, D. (2021). Change: How to Make Big Things Happen. Little, Brown Spark.
  • Centola, D., Becker, J., Brackbill, D., & Baronchelli, A. (2018). Experimental evidence for tipping points in social convention. Science, 360(6393), 1116–1119. – Gladwell, M. (2002). The Tipping Point: How Little Things Can Make a Big Difference (Reprint édition). Back Bay Books.
  • Gladwell, M. (2002). The Tipping Point: How Little Things Can Make a Big Difference (Reprint édition). Back Bay Books.
  • Keys, D. (1982a). Earth at Omega: Passage to Planetization. Branden Books. – Keys, D. (1982b). Rewiring the Human Being: A Feasibility Study. Journal of Humanistic Psychology, 22(4), 71–83.
  • Mead, M. (1964). Continuities in Cultural Evolution. New Haven: Yale University Press.
  • Otto, I. M., Donges, J. F., Cremades, R., Bhowmik, A., Hewitt, R. J., Lucht, W., Rockström, J., Allerberger, F., McCaffrey, M., Doe, S. S. P., Lenferna, A., Morán, N., Vuuren, D. P. van, & Schellnhuber, H. J. (2020). Social tipping dynamics for stabilizing Earth’s climate by 2050. Proceedings of the National Academy of Sciences, 117(5), 2354–2365.

Dans “le meilleur des mondes”​… de l’évaluation ? ????????????????

Il faut désormais regarder avec attention les questionnaires de satisfaction client, ceux-là même qui vont évaluer par exemple l’après-entretien ou -rdv téléphonique, entre VOUS, le « CLIENT », et un des services d’une entreprise.

Il y a peu de temps, j’ai été livré d’un équipement électroménager et j’ai été très heureux mais surpris d’accueillir deux personnes extrêmement « doucereuses et serviables »…????

En effet, mon expérience des relations clients, et humaines, m’a conduit à de tendre l’oreille vers mon interlocuteur pour tenter de comprendre ce qui se jouait ici…

« Emotional labor » comme l’appellent Arlie Russell Hochschild et Alicia Grandey, deux chercheuses spécialistes des émotions (Voir Hochschild, The Managed Heart, 1983 – Le Prix des Sentiments). Le « travail émotionnel », est cette capacité pour des individus « de jouer » leurs émotions (deep acting and surface acting) dans une situation de travail émotionnel, contre un salaire ou un autre type de compensation.

Hochschild (1983) a défini le travail émotionnel comme « la gestion des sentiments pour créer un affichage facial et corporel observable publiquement » (p. 7)

“I use the term emotional labor to mean the management of feeling to create a publicly observable facial and bodily display; emotional labor is sold for a wage and therefore has exchange value.

I use the synonymous terms emotion work or emotion management to refer to these same acts done in a private context where they have use value.” (Hochschild, 1983, p. 7)

Grandey (2000) a défini le « travail émotionnel » comme le processus de gestion des émotions de manière à ce qu’elles soient adaptées aux règles d’affichage organisationnelles ou professionnelles. Cette conceptualisation suppose que certaines organisations ou professions ont un certain type ou échantillon d’émotions qui doivent être affichées lors de l’interaction avec les clients (voir aussi Jeung et al., 2018 sur les risques de burnout du travail émotionnel).

Derrière l’engouement se cache une certaine tension, une souffrance…

Je ne pouvais pas mettre cette attitude enjouée et surfaite des livreurs sur le compte de leur premier rdv de la journée…

J’ai compris rapidement que leur démarche n’était pas complètement sincère et malgré leur amabilité et leur serviabilité, il manquait de la sincérité, de la confiance et un réel enthousiasme… En effet, ils m’ont indiqué que j’allais recevoir un mail pour évaluer mon niveau de satisfaction suite à leur passage????.

Un nouveau système de management dont vous êtes le héros ✴️

J’ai donc perçu l’enjeu de ce nouvel outil dans la besace des managers et des responsables de service « qualité »…

Je me rappelle alors avoir eu cette même recommandation de différents interlocuteurs (-trices) après un rdv avec ma banque, mon fournisseur d’énergie, mon fournisseur téléphonique…

« Merci de rester en ligne svp pour répondre à notre petit questionnaire… »

Bref, combien de fois ai-je dû déjà répondre par téléphone à LA question unique suite à mes échanges pour évaluer MA « satisfaction », oui voilà le mot magique des services qualité…

Mais quel est donc ce nouvel outil de « pressuration » des employés ?

Les livreurs m’ont donc expliqué que la première question comptait réellement pour eux et que l’entreprise ne prenait en compte que la note maximale, et que de 1 à 7 cela correspondait à un niveau nul…

J’ai rassuré mes deux livreurs du matin et leur ai assuré ma réponse favorable. Je ne voulais pas ajouter de la tension à cette situation ubuesque…????

Oui ! Sous prétexte de satisfaire le client à « tous prix », nous sommes prêts à entrer dans une ère de la post-évaluation directe et intrusive…

Cette évaluation l’imagineriez-vous dans votre quotidien en toute situation ???

Votre smartphone sonnant pour un questionnaire de satisfaction après avoir vu votre meilleur ami ?? Bu votre dernier café ?? Et je vous laisse imaginer toute sorte de croquignoles ????☀️

L’envers de la satisfaction client…

“La mesure c’est bien. En mal user, ça craint !” (Salon de la Relation Client de l’Ouest – 13 octobre 2020 I Cité des Congrès – Nantes)

Je vous partage donc cette vidéo avec @Christophe Benavent (Univ. Paris Nanterre), chercheur en marketing qui vient compléter mon idée d’un nouveau management par la satisfaction…

Il propose un mix de contrôle de gestion, de marketing et de stratégie. Il insiste sur l’importance de la vision, de l’offre et de la valeur… plutôt que des KPI (Key Performance Indicators – Indicateurs de Performance Clés) dans les organisations.

Le rituel du KPI ou comment ces mesures dans la « réputation », les signes de la qualité, ne sont pas exacts, mais permettent d’induire des opinions et des comportements par performativité (la vision d’un fétiche, ou la société de l’imposture selon Roland Gori).

Il analyse les outils de satisfaction des clients comme un service de mesure peu fiable et au regard des risques pour le bien-être des salariés :

« Aujourd’hui c’est un moyen d’évaluation des collaborateurs, de flicage et ça vient même intervenir sur le niveau des salaires » (Catherine Rucki-Lasnon, Henner GMC Assurances)

« Contacter un service client devient très difficile » avec les chatbots et l’absence de numéro de téléphone en première page d’un site web, le service client est relégué aux oubliettes…

Nous comprenons dès lors combien les questionnaires de satisfaction client sont dénués d’exactitude et servent d’une part l’intérêt de communication de celui qui les utilise à des fins commerciales, et d’autre part comme d’un instrument managérial de surveillance et de rétribution des salariés.

????Comment envisagez-vous la satisfaction du client ? Et à quels prix ?????????

–> Pour comprendre plus en profondeur les mécanismes des sondages d’opinion, il faut relire Pierre Bourdieu : L’opinion publique n’existe pas…

Pierre Bourdieu : L’opinion publique n’existe pas, 1972.

https://www.cairn.info/premieres-lecons-de-sociologie–9782130620396-page-111.htm#

https://www.monde-diplomatique.fr/2012/01/BOURDIEU/47159

Voir site SES-ENS : Connaître et mesurer l’opinion publique : utilité et limites des sondages : http://ses.ens-lyon.fr/articles/connaitre-et-mesurer-lopinion-publique-utilite-et-limites-des-sondages

REFERENCES :

  • Balech, S., Benavent, C., & Pechpeyrou, P. de. (2020). From Ratings to Sentiment Analysis: Toward a Better Understanding of Online Reviews? The Airbnb Case.[De la note au sentiment : mieux comprendre les effets des avis en ligne ? Une application à la plateforme Airbnb]. In Post-Print (hal-02440908; Post-Print). HAL. https://ideas.repec.org/p/hal/journl/hal-02440908.html
  • Benavent, C. : Voir http://archives.marketing-trends-congress.com/2020/pages/PDF/041.pdf et https://benavent.fr/
  • Bourdieu, P. (1973). L’opinion publique n’existe pas. Les Temps Modernes. n° 318. p. 1292-1309.
  • Grandey, A. A. (2000). Emotional regulation in the workplace: A new way to conceptualize emotional labor. Journal of Occupational Health Psychology, 5(1), 95–110.
  • Hochschild, A. R. (1983). The Managed Heart: Commercialization of Human Feeling. University of California Press.
  • Jeung, D.-Y., Kim, C., & Chang, S.-J. (2018). Emotional Labor and Burnout: A Review of the Literature. Yonsei Medical Journal, 59(2), 187.

Une innovation “responsable” comment donner du sens dans les organisations ?

#Philosophie

????”La philosophie n’est pas « corporate », c’est avant tout une attitude intrinsèque à l’individu qui ne se préoccupe pas de la sphère professionnelle ou privée, qui ne s’intéresse pas au rendement ou encore à la performance des équipes.

Attaché au désintéressement, le philosophe ne cherche ni le consensus à tout prix, ni l’apaisement sans avoir réglé le problème de fond, ni l’intérêt particulier, car son enjeu est le bien commun” (Xavier Pavie, 2020).

⚙️????Je partage avec Xavier Pavie ce questionnement sur la “pensée” dans les organisations, il faut redonner du sens (bien commun) au collectif pour que les individus y trouvent leur place…

✴️ Aussi, son récent ouvrage, sur une approche critique de l’innovation, nous apporte un angle de vue particulier et phénoménologique, où il en questionne l’essence (voir Husserl par exemple avec l’intuition sensible et l’intuition éidétique).

⚙️ Une innovation “responsable” dans les organisations nécessiterait une analyse détaillée et approfondie des différentes structures et stratégies d’innovation (comme l’engagement du service Public et celles des parties prenantes)…

▶️ Et vous, comment voyez-vous l’innovation aujourd’hui ? ????????

 

REFERENCES :
– de Hoop, E., Pols, A., & Romijn, H. (2016). Limits to responsible innovation. Journal of Responsible Innovation, 3(2), 110–134.
– Gianni, R., Pearson, J., & Reber, B. (Eds.). (2019). Responsible research and innovation: From concepts to practices. Routledge, Taylor & Francis Group.
– Jarmai, K. (Ed.). (2020). Responsible Innovation: Business Opportunities and Strategies for Implementation. Springer Netherlands.
– Pavie, X. (2014). Responsible innovation: From concept to practice. World Scientific.
– Pavie, X. (2020). Philosophie critique de l’innovation et de l’innovateur. ISTE Editions.
Qu’en penses-tu Guillaume ? ????????

l’innovation n’est pas un but ! c’est un moyen pour faire mieux … à mon point de vue, pour que les solutions répondent mieux aux besoins en mobilisant moins de ressources, qu’elle créent plus de valeur(s), ce qui permet une meilleure satisfaction des parties prenantes qui d’une part portent les besoins et d’autres part contribuent à la solution en particulier, notre époque a (re)pris conscience des parties prenantes que sont 1° l’environnement naturel, qui fournit tant de choses pour répondre à nos besoin humains et qu’on oublie trop souvent de remettre en état sans parler de l’améliorer, et 2° la ‘société’ c-à-d les autres humains concernés moins directement ou plus tard bel objectif d’innovation que d’améliorer les solutions pour qu’elles apportent plus à l’environnement naturel et humain !

Merci ???? Olaf pour ce message et je partage aussi cet avis. C’est pour cela que l’innovation se doit de devenir responsable et durable, comme pour les Communs (comme chez Ostrom) qui sont limités et doivent être soumis à des règles d’appropriation. ✴️–> Trois dimensions contextuelles d’une innovation responsable (Pavie et al., 2014) : l’environnement et l’écosystème, la technologie et la politique, le vivant et ses avatars. ????Comme tu le précises justement, l’innovation est un moyen, un processus de gestion, la mise en œuvre réussie d’idées nouvelles et créatrices au sein d’une organisation : ▶️ “L’innovation est la gestion de toutes les activités impliquées dans le processus de génération d’idées, de développement technologique, de fabrication et de commercialisation d’un produit ou d’un processus de fabrication ou d’un équipement nouveau (ou amélioré).” (Trott, P. [2017]. Innovation management and new product development [Sixth Edition]. Pearson. p. 16).

Merci David HAMPTON-MUSSEAU pour toutes ces sources solides. L’innovation est indissociable de l’intelligence collective, je pense? À mes yeux, elle a lieu dès qu’une invention (une belle idée) rencontre la réalité du marché. L’inventeur doit se remettre au travail et il ou elle n’est plus tout seul. S’il ou elle s’abreuve aux bonnes sources, son aventure humaine prend corps puis grandit.

Merci ???? … Romain Habig … pour ton message et il apparaît désormais que plus encore que l’innovation, c’est la soutenabilité (sustainibility), les caractères socio-éco-environnementaux dans un souci du bien commun qui s’impose pour cette innovation… C’est là que la Philosophie, en tout cas la pensée critique hashtagCriticalThinking tient toute sa place dans les organisations et notre société ????????

Anders et le “supraliminaire”, ce qui ne peut être perçu parce que trop grand…????????

#CriticalThinking

???????? La pensée riche de Günther Anders…
Je vous invite donc à découvrir cette rencontre récente d’un jeune intellectuel de 99 ans… avec un autre débutant de 82 ans…
Edgar Morin et Pierre Rabhi, nous invitent à une approche par la “pensée complexe”, qui n’a rien de “compliquée”, puisqu’elle incite à établir et rétablir “le lien entre les choses”.
Pour se questionner sur la “modernité” et libérer les potentiels de l’Eros ;)????

▶️✴️ Oui lire ou relire Günther Anders (dont L’Obsolescence de l’homme, 1956, 1980) cela réveille plutôt bien notre esprit critique ????????

???? Internet « en soi » n’est pas questionné dans l’article d’Usbek & Rika (voir lien en commentaire) mais « la honte prométhéenne », un certain progrès inutile et même mortifère… un transhumanisme de fuite pour quelques élites richissimes ????

#PenseeComplexe #Surliminal

???? Jean-Louis Le Moigne (spécialiste de la pensée systémiques et d’une approche constructiviste) proposait son « triangle d’or épistémologique PSM » ainsi : Jean Piaget, Herbert Simon et Edgar Morin ⚙️

Voir l’article sur Gunther Anders dans Usbek & Rika : https://usbeketrica.com/fr/article/pourquoi-il-faut-re-lire-l-obsolescence-de-l-homme-de-gunther-anders 

Anders… formidable penseur qui développa son concept de “supraliminaire” (Anders, 1956, 291-293; entendu comme ce qui ne peut être perçu parce que trop grand) nous éclaire ici encore… ????????

– Anders, G. (2002). L’obsolescene de l’homme: Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle (1956).

– Mengard, F. (2019). La notion de « supraliminaire » chez Günther Anders: Comment penser le déclin et la renaissance de Prométhée à l’ère technologique ? In H. Machinal & E. Després (Eds.), PostHumains: Frontières, évolutions, hybridités (pp. 119–136). Presses universitaires de Rennes. http://books.openedition.org/pur/52513

????⚙️ Rappelons-nous aussi en des moments tragiques et graves, un certain sens de “la peur” dans l’Histoire…

« This is preeminently the time to speak the truth, the whole truth, frankly and boldly. Nor need we shrink from honestly facing conditions in our country today. This great Nation will endure as it has endured, will revive and will prosper. So, first of all, let me assert my firm belief that the only thing we have to fear is fear itself—nameless, unreasoning, unjustified terror which paralyzes needed efforts to convert retreat into advance. » From Franklin D. Roosevelt, Inaugural Address, March 4, 1933, as published in Samuel Rosenman, ed., The Public Papers of Franklin D. Roosevelt, Volume Two: The Year of Crisis, 1933 (New York: Random House, 1938), 11–16.

« C’est éminemment le moment de dire la vérité, toute la vérité, franchement et hardiment. Nous ne devons pas non plus nous abstenir de regarder honnêtement en face les conditions de notre pays aujourd’hui. Cette grande nation résistera comme elle a résisté, se ravivera et prospérera. Alors, tout d’abord, permettez-moi d’affirmer ma ferme conviction que la seule chose que nous ayons à craindre est la peur elle-même – une terreur sans nom, déraisonnable, injustifiée qui paralyse les efforts nécessaires pour convertir le recul en avance »

Climato-sceptiques, quelles sont leurs motivations ?

#TimeToChange

✴️ Le climato-scepticisme relève d’une seule motivation qui est de refuser le problème…????

▶️ Parce que ces gens ont bien conscience que la solution sera contraignante, ou que de refuser le problème pourrait en soi apporter des avantages…????????

▶️ Toutes ces personnes résistent à toute avancée scientifique puisque leur motivation n’a rien à voir avec la science ????

“La Terre se sera réchauffée de 4 degrés que tous ces climato-sceptiques existeront toujours” (Jancovici, 2020).

???? “Donc penser qu’on va convaincre un climato-sceptique en le battant sur le terrain scientifique c’est se tromper de combat”.
Il vous trouvera autre chose encore, et encore et encore…

Quelle est votre idée pour y arriver ?⏱

Time to change
Time to change – Image © NAWAK – Licence : Tous droits réservés

 

Jeudi 10 septembre 2020, Ground Control a reçu l’équipe de The Shift Project pour discuter ensemble du Plan de transformation de l’économie française (PTEF). Ce plan propose des mesures concrètes permettant de réduire nos émissions de gaz à effet de serre mais aussi de faire face aux chocs à venir dans une vingtaine de secteurs. Au cours de cette soirée, trois secteurs spécifiques et nécessaires dans la transformation vers une société décarbonée et résiliente ont été abordés. Partie 1/5 : Intervention de Jean-Marc Jancovici, autour de “La double contrainte carbone : comprendre la problématique climat-énergie”????
Voir 30 minutes de Questions / Réponses très instructives chez Ground Control

Les Origines Sociales des Comportements Moraux et Immoraux ????????

#Social_Identity

????????De nombreuses études ont confirmé les origines sociales du comportement moral et immoral quotidien (conformité sociale, catégorisation et identification; Cikara & Van Bavel, 2014; Ellemers et al., 2019, 2020; Greene, 2009; Haidt, 2001; Lieberman, 2007; Stallen & Sanfey, 2015).

????La tendance à faire confiance et à favoriser les membres du groupe par rapport aux membres d’un groupe extérieur, et à considérer le groupe comme moralement supérieur réduit l’attention aux idées et sentiments des membres du groupe extérieur… cela suscite même de la suspicion sur leurs motivations ????????

⚙️ Voir aussi théorie de l’identité sociale : Tajfel (1974); Tajfel & Turner (1979); Turner & Reynolds (2008).

▶️ Pour les personnes qui tentent d’influencer le comportement d’autrui en faisant appel à des principes moraux.
–> Si vous êtes considérés comme un membre hors groupe, il est peu probable que ces appels soient efficaces.
–> Cela peut même se retourner contre votre objectif en suscitant des réponses défensives et de refus.

✴️ Ne faudrait-il pas donc envisager pour inciter des changements éthiques de transmettre un sentiment d’identité commune et de susciter la confiance ?

⚙️???? Ne faudrait-il pas y ajouter aussi de l’esprit critique ?

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REFERENCES :
– Cikara, M., Van Bavel, J. J. (2014). The neuroscience of intergroup relations: An integrative review. Perspectives on Psychological Science, 9, 245–274.
– Ellemers, N., van der Toorn, J., Paunov, Y., van Leeuwen, T. (2019). The psychology of morality: A review and analysis of empirical studies published from 1940 through 2017. Personality and Social Psychology Review, 23, 332–366.
– Ellemers, N., & van Nunspeet, F. (2020). Neuroscience and the Social Origins of Moral Behavior: How Neural Underpinnings of Social Categorization and Conformity Affect Everyday Moral and Immoral Behavior. Current Directions in Psychological Science, 29(5), 513–520.
– Greene, J. D. (2009). The cognitive neuroscience of moral judgment. In Gazzaniga, M. S. (Ed.), The Cognitive Neurosciences (4th ed., pp. 1–48). Cambridge, MA: MIT Press.
– Haidt, J. (2001). The emotional dog and its rational tail: A social intuitionist approach to moral judgment. Psychological Review, 108, 814–834.
– Lieberman, M. D. (2007). Social cognitive neuroscience: A review of core processes. Annual Review of Psychology, 58, 259–289.
– Stallen, M., Sanfey, A. G. (2015). The neuroscience of social conformity: Implications for fundamental and applied research. Frontiers in Neuroscience, 9, Article 337.
– Tajfel, H. (1974). “Social identity and intergroup behavior”. Social Science Information. 13 (2): 65–93.
– Tajfel, H.; Turner, J. C. (1979). “An integrative theory of intergroup conflict”. In W. G. Austin; S. Worchel (eds.). The social psychology of intergroup relations. Monterey, CA: Brooks/Cole. pp. 33–47.
– Turner, J. C., & Reynolds, K. J. (2008). The Social Identity Perspective in Intergroup Relations: Theories, Themes, and Controversies. In Blackwell Handbook of Social Psychology: Intergroup Processes (pp. 133–152). John Wiley & Sons, Ltd.

Le Rire lie les Gens… par nos Affects ????????

#Rire

Le rire lie les gens… ????????

???? Peut-être par des moyens liés à des substances peptidiques dans le cerveau – sérotonine, ocytocine (Fisher, 1998; Dunbar, 2004)????

???? Le rire et les plaisanteries sont des éléments importants dans nos conversations et nombreux sont ceux qui ont du mal à avoir des relations privilégiées avec des personnes qui ne peuvent pas rire ????

⚙️ Rimé et ses collègues (1998) avaient déjà découvert comment les émotions étaient impliquées dans les conversations.
Dans environ 90% des cas, lorsque les gens éprouvaient une émotion suffisamment frappante pour s’en souvenir, ils en discutaient avec une ou plusieurs personnes.

???? Rimé appelle cela le “partage social”. Nous avons une envie immense de partager nos émotions, pour leur donner du sens.

???? Spinoza dans l’Ethique, nous indiquait que notre conatus nous porte vers telle personne et telle relation car nous sommes mus par nos affects…

Et vos conversations ?

Pensez-vous pouvoir apporter plus d’attention vers ces racines émotionnelles dans vos relations affectueuses et amicales pour qu’elles deviennent peut-être plus vivantes ?

Que pensez-vous de l’idée que les émotions sont les racines de nos relations ?

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REFERENCES :
– Dunbar, R. I. M. (2004). Language, music, and laughter in evolutionary perspective (D. K. Oller & U. Griebel, Eds.; pp. 257–274). MIT Press.
– Fisher, H. E. (1998). Lust, attraction, and attachment in mammalian reproduction. Human Nature, 9, 23–52.
– Rimé, B., Finkenauer, C., Luminet, O. Zech, E., & Philippot, P. (1998). Social sharing of emotion: New evidence and new questions. European Review of Social Psychology, 9, 145–189.
– Spinoza, B. (1661–75). Œuvres IV. Ethica. Éthique. Texte établi par Fokke Akkerman et Piet Steenbakkers [2020]. Trad. du latin par Pierre-François Moreau. Édition bilingue de Pierre-François Moreau et Piet Steenbakkers. Coll. « Épiméthée ». PUF.

Spinoza pour une dynamique des émotions et de la conscience…

#Spinoza

???? Le “moi” dualiste, hérité de Descartes, qui soutient une séparation entre l’esprit et le corps (et le monde) est abandonné depuis longtemps grâce aux travaux des neurosciences et de la psychologie sociale (Damasio, 1999 ; James, 1997 ; Westen, 2007).⚙️

???? Le “problème du périmètre” de la question des émotions, demande à comprendre comment englober l’hétérogénéité d’une catégorie qui va de la panique aveugle à la joie dans une musique complexe (Scarantino, 2012) ?????????

*️⃣ Spinoza avait retrouvé une cohérence interne, un monisme (Damasio, 2003) sur ce sujet. Il montre que l’émotion peut être comprise à la fois comme cognitive et corporelle, et les affects sont fondamentalement liés à la notion-clé de “conatus”.

▶️ Ce conatus, selon lequel toute action est la manifestation d’une puissance individuée, est cet effort que chaque chose déploie “pour persévérer dans son être” (Spinoza, Ethique 4, prop. 26, démonstration).

????“Un point de vue spinoziste (…) reconnaît la continuité entre l’esprit et le corps, les considérant en effet comme (non réductivement) identiques, et permet ainsi à toutes les émotions d’être comprises à la fois comme cognitives et corporelles” (England, 2019, p. 7).

#Emotions#Reason#BoundedRationality

⚙️???? Depuis les travaux de Herbert Simon (1955, 1967, 1997) sur la rationalité limitée, renforcés par ceux de Kahneman et Tversky (1974, 2003), l’homo oeconomicus n’existe plus… ce Frankenstein de certains économistes classiques (Rational Choice Theory), laisse place à un être humain indécis, soumis à des biais (heuristiques) qui altèrent ses prises de décisions et comportements. ???????? Le rôle des affect dans des situations à risque ou incertaines est confirmé par de nombreuses études. Loewenstein et al. (2001) montrent par exemple que les réactions émotionnelles aux situations à risque s’écartent souvent des évaluations cognitives de ces mêmes risques. Dans ces situations, le comportement a tendance à être influencé par des sentiments d’anticipation, et des émotions ressenties au moment de la prise de décision. ???????? Aussi, il faut prendre en compte le rôle très important, réservé à l’influence du langage, des discours, des habitudes (la culture) dans l’expérience que chacun a de soi-même, et dans la gestion de ses propres émotions et des émotions des autres (Reddy, 2020).
REFS :
– Damasio, A. R. (1999). The Feeling of What Happens: Body and Emotion in the Making of Consciousness. New York: Harcourt Brace.
– Damasio, A. R. (2003). Looking for Spinoza: Joy, Sorrow, and the Feeling Brain. Harcourt.
– England, R. (2019). The Cognitive/Noncognitive Debate in Emotion Theory: A Corrective From Spinoza. Emotion Review, 11(2), 102–112.
– James, S. (1997). Passion and action: The emotions in seventeenth-century philosophy. Oxford, UK: Oxford University Press.
– Kahneman, D. (2003). A perspective on judgment and choice: Mapping bounded rationality. American Psychologist, 58(9), 697–720.
– Loewenstein, G. F., Weber, E. U., Hsee, C. K., & Welch, N. (2001). Risk as feelings. Psychological Bulletin, 127(2), 267–286.
– Reddy, W. M. (2020). The Unavoidable Intentionality of Affect: The History of Emotions and the Neurosciences of the Present Day. Emotion Review, 175407392093078.
– Scarantino, A. (2012). How to Define Emotions Scientifically: Emotion Review.
– Simon, Herbert A. (1955). A Behavioral Model of Rational Choice. The Quarterly Journal of Economics, 69(1), 99.
– Simon, Herbert A. (1967). Motivational and emotional controls of cognition. Psychological Review, 74(1), 29–39.
– Simon, Herbert Alexander. (1997). Models of Bounded Rationality: Empirically grounded economic reason. MIT Press.
– Spinoza, B. de (1677)[Pautrat, B., 2010]. Éthique. coll. Points. Paris. Seuil. – Tversky, A., & Kahneman, D. (1974). Judgment under Uncertainty: Heuristics and Biases. Science, 185(4157), 1124–1131.
– Westen, D. (2007). The political brain: The role of emotion in deciding the fate of the nation (pp. xv, 457). Public Affairs Books.

Vers une décroissance du PIB… comment en devenir les acteurs ?

#ChangeNow

♻️???? Depuis plus de 50 ans, malgré des technologies et des savoirs accrus, l’augmentation du PIB des pays, à l’échelle mondiale, est clairement corrélé à une utilisation de ressources et des émissions de polluants de plus en plus importantes…♨️
(Voir graphique issu de Wiedmann et al., 2020 in Nature Communication).

✴️ Nos pays, les plus riches, sont aussi les principaux responsables des dégâts environnementaux et sociaux (souvent ailleurs)…

⛑ Nous, citoyens de ce monde, devons changer vers une durabilité socio-environnementale ! ????????????

???? Nous devons prendre conscience que nos styles de vie (dans les pays les plus riches), basés sur l’expansion de la consommation et les impératifs structurels de croissance, ne peuvent plus perdurer sans dommages réels, déjà palpables…????

☀️ Les 150 citoyens, désignés par tirages au sort, qui ont participé à la Convention Citoyenne pour le Climat, ont initié une démarche de réflexion et de propositions collectives… ☀️

Nous devons désormais tous en être acteurs ????

???? Comment pensez-vous vous associer à ces projets ?

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Référence : Wiedmann, T., Lenzen, M., Keyßer, L. T., & Steinberger, J. K. (2020). Scientists’ warning on affluence. Nature Communications, 11(1), 3107. https://doi.org/10/gg2vxs

Spinoza, une approche ontologique sur les émotions…

#Spinoza

“J’appelle Servitude l’impuissance humaine à diriger et à réprimer les affects. Soumis aux affects, en effet, l’homme ne relève pas de lui-même mais de l’aléa, et il est au pouvoir de celui-ci à un point tel qu’il est souvent contraint, voyant le meilleur, de faire le pire”.

“L’homme que mène la raison est plus libre dans la cité, où il vit selon le décret commun, que dans la solitude, où il n’obéit qu’à lui-même”.

“Man’s lack of power to moderate and restrain the affects I call bondage. For the man who is subject to affects is under the control, not of himself, but of fortune, in whose power he so greatly is that often, though he sees the better for himself, he is still forced to follow the worse.”
Spinoza, B. de (1677). Ethics IV. Preface.

“A man who is guided by reason is more free in a state, where he lives according to a common decision, than in solitude, where he obeys only himself.”
Ethics IV. Proposition 73

Spinoza n’a pas une vision subjectiviste, pour lui, les individus sont des élans de puissance, qui se déterminent comme élans de désirs sous un certain nombre d’affections qui les affectent. Et ce qui les affecte ce sont les structures, les rapports sociaux et les institutions.

????Un livre inspirant sur le sujet d’une introduction spinoziste dans les sciences sociales : Lordon, F. (2013). La Société des affects. Pour un structuralisme des passions. Seuil.????

Bonjour Guillaume, disons que “affects” englobe des notions plus vastes que les “émotions” ou les “sentiments”. Ce sont les moteurs du “désir” et les ressorts du “conatus”, cette impulsion vitale, cette force désirante qui repose sur des passions, des affects ou des affections, et qui permet de maintenir l’être en tant qu’être actif. “L’homme qui est conduit par la Raison n’est pas contraint à obéir par la Crainte mais en tant qu’il s’efforce de conserver son être selon le commandement de la Raison, c’est-à-dire en tant qu’il s’efforce de vivre librement, il désire respecter le principe de la vie et de l’utilité communes et par conséquent vivre selon le décret commun de la Cité. L’homme qui est conduit par la Raison désire donc, afin de vivre plus libre, respecter le droit commun de la Cité”. C.Q.F.D. (Eth. 4, prop 73, démonstration)

Guillaume, vaste chantier de réflexion ????☀️ Je ne te ferai pas une réponse de suite car c’est en partie l’objet de mes recherches ⚙️ Spinoza est un penseur matérialiste, déterministe mais nous pouvons dépasser notre condition déterminée par nos affects en modifiant le cadre qui les détermine. C’est un des points de travail de Lordon sur son structuralisme des passions. “Il y a des structures, et dans les structures il y a des hommes passionnés ; en première instance les hommes sont mus par leurs passions, en dernière analyse leurs passions sont largement déterminées par les structures ; ils sont mus le plus souvent dans une direction qui reproduit les structures, mais parfois dans une autre qui les renverse pour en créer de nouvelles : voilà, à l’essentiel, l’ordre des faits que voudraient saisir les combinaisons particulières du structuralisme des passions” (Lordon, 2013, p. 11).