Apprendre des luttes des autres (non-blancs)
Learning from other (non-white) struggles
Julia Steinberger – Feb 24, 2019 – Traduction française (DHM)
https://jksteinberger.medium.com/learning-from-other-non-white-struggles-74cb5651099b
Cet article est une réponse personnelle à l’article récent de Mary Annaïse Heglar, “Sorry, Y’all, but Climate Change Ain’t the First Existential Threat”, alors lisez-le d’abord. Dans sa conclusion, elle déclare :
Alors, la prochaine fois que vous voudrez “éduquer” les communautés de couleur sur le changement climatique, rappelez-vous qu’elles ont encore plus à vous apprendre sur la construction de mouvements, sur le courage, sur la survie.
Mary Annaïse a reçu de nombreux commentaires en réponse, y compris des demandes qu’elle produise, comme sur un plateau, ces idées dont le mouvement climatique/écocide a besoin. Ce n’est catégoriquement pas son travail, mais peut-être puis-je aider. Je suis blanche. Je viens d’un milieu privilégié. Mais je suis aussi à moitié juive, et ma famille du côté de mon père (d’origine allemande) sont des survivants de l’Holocauste. J’ai des parents qui ont été assassinés à Auschwitz. Ma mère (américaine) est une antiraciste dévouée et était une dirigeante de la NAACP à son université. Alors peut-être en conséquence, enfant, j’ai beaucoup lu sur les luttes : la résistance (juive et socialiste pendant la Seconde Guerre mondiale), l’abolitionnisme, l’anti-ségrégation, l’indépendance irlandaise, l’anti-apartheid, l’anti-colonialisme, le post-colonialisme, le féminisme… et j’ai continué à lire depuis. Voici donc mes leçons tirées de la lecture d’autres luttes, principalement non-blanches. Les vôtres pourraient être différentes, mais vous devez commencer à lire et à apprendre. Ces leçons sont pas optionnelles : elles concernent le meilleur et le pire de l’humanité.
Leçon 1 – Avoir raison ne suffit pas : pour gagner, nous devons nous battre
“L’impréparation des classes éduquées, le manque de liens pratiques entre elles et la masse du peuple, leur paresse et, disons-le, leur lâcheté au moment décisif de la lutte entraîneront des accidents tragiques.” ― Frantz Fanon, Les Damnés de la terre
La leçon 1 est peut-être la plus importante pour le mouvement climatique. L’histoire que nous apprenons à l’école est stérilisée, aseptisée, rendue sûre pour nos dirigeants : ceux qui sont actuellement au pouvoir. La principale façon dont l’histoire est aseptisée est de présenter le progrès, en particulier le progrès fondé scientifiquement (comme “tous les êtres humains naissent égaux”), comme automatique, inévitable, lentement mais sûrement et certainement en mouvement. C’est une vision dangereuse de l’histoire, et il faut impérativement la désapprendre si nous voulons faire de réels progrès.
Selon cette vision de l’histoire, les maux et les outrages du passé, tels que l’esclavage, ne sont que de simples aberrations temporaires de la déraison ou du manque d’illumination. Les gens avaient des esclaves, haïssaient les Juifs, discriminaient les Noirs, etc., parce que, d’une manière ou d’une autre, ils ne les connaissaient tout simplement pas assez. Une fois qu’ils ont été (poliment) informés de l’erreur de leurs voies, ils se sont lentement mais sûrement réformés, et c’est ainsi que la marche de l’histoire fonctionne, et qu’avec le temps, nous obtenons de meilleures sociétés. Quand je le dis aussi brutalement, il est évident que cette vision de l’histoire est fausse. Mais c’est toujours ainsi que la plupart des militants blancs et des climatologues voient le mouvement climatique : comme un mouvement dont le rôle est principalement d’informer d’une erreur, afin que la marche de la raison et de l’illumination puisse reprendre son cours légitime et automatique.
Rien ne pourrait être plus éloigné de la réalité. Rien ne pourrait être plus dangereux comme vision du monde. Le mouvement pour arrêter le changement climatique et les crises écologiques n’est pas simplement un mouvement pour informer (poliment, rappelez-vous) les pouvoirs en place, et leur laisser (poliment) le soin de s’en occuper. C’est un combat à mort (le leur, celui des industries des combustibles fossiles et de leurs amis – ou le nôtre, l’humanité, nos enfants, d’innombrables autres êtres vivants). Ceux qui sont au pouvoir bénéficient de la situation actuelle et n’ont aucune incitation à changer. Le simple fait d’être conscient du changement climatique en tant que réalité scientifique ne suffira PAS. Plus tôt nous réaliserons que nous sommes confrontés à une véritable lutte sociale, politique et économique, mieux ce sera. J’en ai parlé un peu ici : “Dérèglement climatique, capitalisme et démocratie.”
Pour terminer cette leçon, voici le passage d’un classique de Frederick Douglass. Lisez-le, apprenez-le, imprégnez-vous-en, vivez-le.
“S’il n’y a pas de lutte, il n’y a pas de progrès. Ceux qui prétendent favoriser la liberté et qui déprécient l’agitation sont des hommes qui veulent des récoltes sans labourer le sol. Ils veulent la pluie sans le tonnerre et les éclairs. Ils veulent l’océan sans le rugissement terrible de ses nombreuses eaux. Cette lutte peut être morale, ou elle peut être physique, ou elle peut être à la fois morale et physique, mais ce doit être une lutte. Le pouvoir ne concède rien sans une revendication. Il ne l’a jamais fait et ne le fera jamais.”
Leçon 2 – L’opprimé voit l’oppresseur mieux qu’il ne se voit lui-même
“La prescription du remède correct dépend d’une analyse rigoureuse de la réalité.” ― Ngũgĩ wa Thiong’o, Décoloniser l’esprit : La politique de la langue dans la littérature africaine
La leçon 2 est importante pour le mouvement climatique, car nous venons souvent de sociétés, de cultures, de classes sociales, d’ethnies et/ou de castes privilégiées, ce qui signifie que nous avons bénéficié de l’oppression des autres : notre chance dans la vie a été construite sur la malchance (délibérément organisée et conçue) de beaucoup d’autres. [Bien sûr, souvent, les opprimés dépendent aussi de la survie des autres pour leur survie – ce n’est pas le propos. Ce n’est pas un concours de pureté, c’est une leçon pour voir nos sociétés pour ce qu’elles sont vraiment.] Ce n’est pas une leçon agréable à apprendre, et souvent la réaction est, en quelque sorte compréhensible, le déni de diverses sortes, comme “Je n’ai jamais personnellement opprimé personne” ou “Je suis une personne entièrement méritocratique qui ne dépend de personne ni de rien ni de la société industrielle de quelque manière que ce soit” ou “J’ai des aspects de mon identité ou de mon expérience qui ont également été opprimés, donc je suis au-dessus de toute critique ou réflexion sur ce sujet.” Je vais supposer que mes lecteurs sont adultes et ont surmonté leur précieux moi sur ce point, et sont prêts à apprendre.
La raison pour laquelle cette leçon est importante est que les sociétés construites sur l’oppression et l’exploitation ont des angles morts intégrés. Il s’avère (un peu heureusement) qu’opprimer les autres est vraiment, vraiment inconfortable, et les individus et les sociétés feront de grands efforts pour inventer des histoires pour justifier leur oppression ou la rendre invisible, juste pour pouvoir continuer à fonctionner. Les exemples de justifications sont “c’est pour leur propre bien”, “ils sont inférieurs, ils ont donc besoin d’un coup de main”, “ils ne ressentent pas la douleur ou les difficultés comme nous, vous savez, ce n’est pas pareil”, “leurs notes à l’école n’étaient pas aussi bonnes que les miennes, ils n’ont pas fait attention, il est donc juste et normal qu’ils soient obligés de travailler dans des conditions précaires pour des salaires de misère”, “l’économie du ruissellement signifie que l’accumulation obscène de richesses est bonne pour les pauvres”, “le développement exige des emplois misérables, dans quelques décennies, ils nous remercieront de les avoir fait travailler à mort pour fabriquer nos I-phones/vêtements/quoi que ce soit”. Sous une forme ou une autre, nous nous faisons ces justifications tout au long de nos journées, pour nous permettre de consommer les produits que nous utilisons et de participer aux économies dans lesquelles nous vivons. Si nous cessons de faire ces justifications, ou cessons de les croire, notre vie quotidienne devient beaucoup plus difficile, car à chaque étape, nous réalisons que nous sommes rendus complices de l’exploitation et de l’oppression.
Les exemples de rendre l’exploitation invisible existent dans toute notre culture (la littérature, émissions de télévision, les films ne placent généralement pas les pauvres au centre de l’histoire), mais aussi la géographie (cacher la pauvreté à la périphérie, hors des rues principales) et la honte. La pauvreté et l’exploitation pourraient être (et avouons-le, sont) tout autour de vous, et vous ne le verriez pas nécessairement. Parce qu’être riche et chanceux est le paramètre par défaut dans notre culture, celui auquel nous sommes tous censés aspirer, être pauvre entraîne la honte et la dissimulation comme un devoir. Les enfants qui vont à l’école affamés aux États-Unis et au Royaume-Uni ne le proclament pas sur des pancartes : ils le cachent avec honte à leurs camarades de classe, en espérant que quelqu’un partagera spontanément un déjeuner avec eux, ou laissera quelques restes. À moins que vous n’ayez été pauvre ou que vous n’ayez appris des pauvres, la pauvreté vous sera invisible.
Pourquoi est-il important pour le mouvement climatique de voir la pauvreté et l’exploitation ? La réponse ne réside pas seulement dans l’éthique ou la morale (vous ne pouvez pas être une personne bonne ou entière si vous n’êtes pas prêt à voir la souffrance des autres – c’est assez vrai, mais ce n’est pas le point complet ici). Faire face au dérèglement climatique et aux crises écologiques, et agir à grande échelle, nécessitent un redémarrage de nos sociétés. Oubliez ça : ce n’est pas un redémarrage dont nous avons besoin, c’est une refonte complète à l’échelle de la civilisation. Et pour changer nos sociétés, nous devons lutter, voir la leçon 1. Et pour lutter, nous devons savoir ce que nous luttons pour changer, ce contre quoi nous nous battons. Et pour ce faire, nous devons voir nos sociétés clairement, les comprendre complètement, afin de planifier notre lutte en conséquence, et ne pas nous faire prendre à faire des erreurs de débutant. Personne n’a le temps pour ça, certainement pas la planète.
Or, il y a des gens qui comprennent déjà, savent, voient et théorisent très clairement nos sociétés : les pauvres, les opprimés, les exploités. Le colonisé a toujours une connaissance beaucoup plus claire du colonisateur que le colonisateur lui-même (paraphrasant Ngũgĩ wa Thiong’o) : sa survie et celle de sa famille et de sa communauté dépendent de cette connaissance plus claire, sans illusion ni fantasme. Les pauvres et les opprimés ont, à travers leur expérience et leur survie, recueilli les connaissances dont nous, la majorité privilégiée au sein du mouvement climatique/écocide, avons besoin en ce moment pour faire face, comprendre et changer nos sociétés. Nous devons apprendre d’eux : les écouter, les lire, les interviewer, les traduire, prendre ce qu’ils disent de nos sociétés, de nos politiques et de nos économies extrêmement au sérieux, comme si nos vies en dépendaient. Parce que c’est le cas.
Leçon 3 – L’oppresseur est impitoyable et ne reculera devant rien
“Dans une tentative de changement, nous devons enlever nos manteaux, être prêts à perdre notre confort et notre sécurité, nos emplois et nos positions de prestige, et nos familles. Une lutte sans victimes n’est pas une lutte” — Steve Biko
Ceux d’entre nous qui ont des privilèges sont un peu comme les enfants préférés d’une famille patriarcale dysfonctionnelle de l’Ancien Testament. On nous permet de croire que nous sommes dans une famille gentille, avec des parents gentils, que tout va bien, vraiment. Mais sous la surface se cache un système impitoyable d’acquiescement au pouvoir, et nous devons prendre conscience de ce système, si nous voulons réussir dans notre lutte pour changer la base des ressources et les technologies de nos sociétés industrielles. Dès que l’enfant préféré se rebelle contre le pouvoir des parents, du capital fossile et de leurs gouvernements complices, il se retrouvera attaqué, avec des privilèges révoqués, et dans des cas extrêmes exilé et expulsé.
Cela a été le cas pour les climatologues, qui sont passés de leur existence privilégiée habituelle d’universitaires ou de chercheurs de laboratoires nationaux à devenir la cible de campagnes de diffamation bien financées, médiatisées et coordonnées, de poursuites spécieuses, de harcèlement vicieux, avec des financements et des programmes entiers réduits et leurs conclusions réduites au silence. Rien dans leur expérience précédente et leurs attentes professionnelles n’aurait pu les préparer à un tel changement de fortune, de l’enfant préféré au souffre-douleur. Le résultat de ce manque de préparation a été tragique, non seulement pour les individus dont les vies et les carrières ont été bouleversées, mais aussi pour l’efficacité de l’information scientifique et des progrès en matière d’action climatique. De précieuses décennies ont été perdues pendant que la communauté scientifique vacillait, chancelait sous le choc, essayait de comprendre l’attaque soutenue qu’elle subissait et comment y répondre. Les historiens des sciences comme Naomi Oreskes et Eric Conway, auteurs de “Merchants of Doubt”, ont aidé à expliquer le contexte historique et les tactiques des actions des grandes industries (tabac et combustibles fossiles) contre la science, et les scientifiques ont appris, lentement, comment répondre aux attaques et tenter de regagner la confiance du public, qui avait été influencée et malmenée par des controverses fabriquées.
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de temps, nous devons donc être mieux préparés. Les forces contre lesquelles nous nous battons sont puissantes, peut-être les plus puissantes à avoir jamais parcouru la surface de la terre. Elles ne reculeront devant rien, et nous pouvons nous attendre à ce qu’elles ne reculent devant rien. Attaques, verbales et physiques, chantage, sanctions financières, enchevêtrements judiciaires, menaces contre nos communautés et nos familles – rien. Et plus tôt nous accepterons la réalité du pouvoir et de la violence de ces industries, mieux nous serons en mesure d’anticiper, de déjouer, de faire face et de répondre à leurs attaques. Nous devons apprendre à anticiper et à utiliser les attaques elles-mêmes, en retournant l’élan et la force de nos adversaires contre eux. Lire les récits de la résistance anti- et post-coloniale n’est pas facultatif ici : nous devons apprendre des autres qui ont affronté des forces aussi inégales dans le passé, acquérir leur sagesse, appliquer leurs enseignements.
–> Il convient de noter ici que nous vivons également à l’époque des médias sociaux, de l’argent noir et de l’intelligence artificielle, les ingrédients de la guerre de l’information. Comprendre comment les États autoritaires créent le chaos de l’information et obtiennent ainsi des populations désorientées, mal orientées, épuisées et indifférentes, sera crucial dans le mouvement climatique également. Mes sources de référence ici sont Carole Cadwalladr, Caroline Orr, Peter Jukes, Sarah Kendzior et Andrea Chalupa (ces deux dernières de Gaslit Nation). Ils sont tous blancs, oui, mais ils luttent contre des forces plus puissantes et ont des idées dont nous avons besoin à cette époque.
Leçon 4 – Ne vous laissez pas apaiser par de belles paroles ou des demi-mesures
“Dem wi’ side wid oppressah W’en di goin’ get ruff Side wid aggressah W’ en di goin’ get tuff” — lyrics from Linton Kwesi Johnson de “Di Black Petty Booshwah”
La leçon précédente portait sur la violence pure et simple, mais il existe d’autres tactiques auxquelles nous pouvons nous attendre de la part du pouvoir alimenté par les combustibles fossiles. Celles-ci comprennent l’accord de surface, voire la cooptation, mais la poursuite des activités comme d’habitude. Les politiques spécifiques du mouvement climatique peuvent être adoptées, mais édulcorées et retardées jusqu’à l’inefficacité. Les actions symboliques, comme la déclaration d’urgences climatiques, seront rapidement oubliées au profit du véritable programme d’expansion des aéroports et des autoroutes. Les taxes sur le carbone seront introduites, mais à des niveaux dérisoires, incompatibles avec la réduction des bénéfices des industries alimentées par les combustibles fossiles, et encore moins avec leur mise hors d’état de nuire. Certains individus au sein du mouvement seront amenés comme figures de proue, élus ou nommés à des postes de prestige, et ainsi, espérons-le, corrompus par la proximité du pouvoir. La tactique habituelle de diviser pour mieux régner appartient à cette catégorie.
Encore une fois, les luttes précédentes ont été confrontées à de multiples itérations inventives de ces tactiques, et ont appris à les gérer de diverses manières créatives. L’urgence des crises climatiques et écologiques entrelacées facilite la détection des faux soutiens : il n’y a plus de retard ou de compromis possible, pas beaucoup de place pour le donnant-donnant. Cela ne signifie pas que certaines décisions et options n’exigeront pas un certain niveau de compromis, mais que ce compromis doit être maintenu à un niveau élevé de préservation de la vie future, par rapport à d’autres options.
Leçon 5 : Apprendre à s’organiser, apprendre à se battre
“Nous pouvons tous obtenir plus ensemble que séparément. Et c’est ainsi que nous gagnons du pouvoir. Le pouvoir est la capacité d’atteindre un but, le pouvoir est la capacité d’affecter le changement, et nous avons besoin de pouvoir.” —Dr. Martin Luther King Jr.
Les conclusions des quatre leçons précédentes sont que nous, chacun d’entre nous, devons contribuer à la construction d’un vaste mouvement pour la survie, atteignant tous les coins du globe, toutes les sections de la société, tous les secteurs de l’économie, toutes les agences gouvernementales, grandes ou petites. C’est évidemment une tâche immense, bien que les grèves étudiantes massives en Europe, en Amérique du Nord et en Australie, et leur soutien par les parents, les politiciens et les universitaires indiquent déjà ce qui pourrait être réalisé avec un effort plus large.
Construire des mouvements est un travail, cependant, et un travail auquel nos cultures actuelles ne nous préparent délibérément pas. Nous sommes meilleurs pour regarder des publicités à la télévision que pour aller rencontrer nos voisins pour discuter de ce que nous pourrions faire ensemble pour atteindre un avenir meilleur. Cela, en soi, devrait être l’épitaphe de notre civilisation actuelle. Ici, encore une fois, nous pouvons apprendre énormément des efforts passés et actuels des communautés de couleur : sur la qualité du processus, sur la centralisation des voix diverses et non privilégiées, sur la construction de coalitions de but et de principe, plutôt que de se laisser entraîner dans des débats égocentriques de “je-suis-plus-juste-que-toi” sur les détails des tactiques.
Construire un mouvement et gagner la lutte sont les deux faces d’une même pièce : notre efficacité à nous organiser fixera le niveau d’ambition que nous pouvons atteindre dans nos victoires, tandis que la permanence de nos réalisations et leur continuation dépendent entièrement de l’existence du mouvement pour le soutenir.
Application dans l’action climatique, et autres sujets de réflexion
Ainsi se terminent mes 5 leçons. Elles sont mon interprétation personnelle, mais elles ne sont pas les miennes : elles ne viennent pas que de moi. Ce sont des noyaux de connaissances et de sagesse que j’ai glanés en lisant des personnes de couleur sur leurs luttes.