????”La philosophie nâest pas « corporate », câest avant tout une attitude intrinsĂšque Ă lâindividu qui ne se prĂ©occupe pas de la sphĂšre professionnelle ou privĂ©e, qui ne sâintĂ©resse pas au rendement ou encore Ă la performance des Ă©quipes.
AttachĂ© au dĂ©sintĂ©ressement, le philosophe ne cherche ni le consensus Ă tout prix, ni lâapaisement sans avoir rĂ©glĂ© le problĂšme de fond, ni lâintĂ©rĂȘt particulier, car son enjeu est le bien commun” (Xavier Pavie, 2020).
âïž????Je partage avec Xavier Pavie ce questionnement sur la “pensĂ©e” dans les organisations, il faut redonner du sens (bien commun) au collectif pour que les individus y trouvent leur place…
âŽïž Aussi, son rĂ©cent ouvrage, sur une approche critique de l’innovation, nous apporte un angle de vue particulier et phĂ©nomĂ©nologique, oĂč il en questionne l’essence (voir Husserl par exemple avec lâintuition sensible et lâintuition Ă©idĂ©tique).
âïž Une innovation “responsable” dans les organisations nĂ©cessiterait une analyse dĂ©taillĂ©e et approfondie des diffĂ©rentes structures et stratĂ©gies d’innovation (comme l’engagement du service Public et celles des parties prenantes)…
â¶ïž Et vous, comment voyez-vous l’innovation aujourd’hui ? ????????
- Voir lien vers l’article The Conversation (20/11/20) : La philosophie en entreprise a-t-elle un sens ? https://theconversation.com/la-philosophie-en-entreprise-a-t-elle-un-sens-150409
- Aussi un lien vers ce site du projet europĂ©en COMPASS d’innovation durable : https://innovation-compass.eu/
- Sustainable Innovation Self-check offline tools: https://innovation-compass.eu/self-check/
* Guillaume Rosquin :
Merci David de ta sollicitation. Je ne partage pas tout ce que dit Xavier Pavie qui est trop “universitaire” Ă mon goĂ»t. Il n’a pas l’air d’avoir lu XĂ©nophon qui fournit des exemples oĂč Socrate se mĂȘle “d’Ă©conomie” (oikonomia, on dira aujourd’hui le management) et de vie privĂ©e, en particulier d’une femme trĂšs belle ayant beaucoup de succĂšs avec ses amants. C’est exact qu’ensuite, Ă part Aristote ou Adam Smith, la philosophie va se dĂ©sintĂ©resser des affaires matĂ©rielles. Cela veut-il dire qu’elle a eu raison de le faire, ou bien que le mĂ©pris de l’Ă©glise pour les marchands aurait eu pour effet une forme d’omerta sur la vie ordinaire ?
- Guillaume je ne peux pas rĂ©pondre pour Xavier Pavie mais si tu relis son article dans The Conversation (lien en commentaire), tu comprendras mieux sa dĂ©marche. Elle est, me semble-t-il, celle de l’alignement du dire, du penser et du faire. En ce sens, le philosophe doit non seulement pouvoir articuler des pensĂ©es pour un bien commun mais en plus agir ainsi dans ses actes (ses rĂ©fĂ©rences sont par exemple Sartre, Foucault, et on aurait pu y ajouter Jacques Derrida, Paul Ricoeur et bien entendu Simone de Beauvoir, ou Simone Weil). ???? Il vilipende les “philosophes” d’entreprise pour leur relation purement commerciale et non “Ă©thique” qui protĂšge les intĂ©rĂȘts de l’entreprise sans questionner la recherche du “bien commun”.
- David non seulement je l’ai lu mais j’ai ensuite Ă©coutĂ© Xavier Pavie le raconter dans le congrĂšs auquel j’assistais, je connais donc doublement ce texte, par Ă©crit et par oral. Mais j’ai aussi Ă©coutĂ© les Q/R Ă l’issue de sa prĂ©sentation, et c’est ainsi que je me suis forgĂ© mon jugement. Et accessoirement j’ai lu ce texte de Schopenhauer la semaine derniĂšre. Pour ce qui est de ces “philosophes d’entreprise”, ceux-ci ont parlĂ© avant lui et je n’ai pas trouvĂ© qu’ils confortaient sa thĂšse mais plutĂŽt la contredisaient. Ils se sont mĂȘme plutĂŽt fĂąchĂ©s de ses accusations qui sont assez diaboliques (le diabolo en grec signifie le calomnieux).
- Guillaume merci pour ce tĂ©moignage ???????? Je n’ai pas Ă©coutĂ© encore de confĂ©rence sur ce sujet par lui. J’imagine que ces “philosophes d’entreprise” se sont fĂąchĂ©s car il leur faisait du tort dans leur business, non ? Maintenant, si on reprend ces arguments sur un alignement des valeurs dĂ©clarĂ©es et mises en pratique, qu’en penses-tu ? Sinon, ce fameux “philosophe” devient un simple consultant… pas plus pas moins ????
- David c’est deux trĂšs bonnes questions. Calomnier la dĂ©marche d’un professionnel peut effectivement causer du tort Ă son commerce, surtout si le diabolique a un public fidĂšle. Mais je ne crois pas que c’Ă©tait le cas, que la rĂ©action venait plus de l’affront d’ĂȘtre traitĂ© de malhonnĂȘte, d’avoir attaquĂ© leur honneur. Quant Ă leurs pratiques ces professionnels ont exposĂ© ce qu’ils font, et ça m’a plutĂŽt semblĂ© ĂȘtre une aide au “staff” pour clarifier leurs besoins managĂ©riaux qui semblaient confus. DĂ©bloquer un genre de conflit “mou”. Il y a aussi le cas du philosophe salariĂ© dont le but est de faire coĂŻncider les pratiques de l’entreprise avec la philosophie officielle affichĂ©e sur le site web de l’organisation. Pour moi le consultant est davantage un “sage” qui sait quoi faire pour dĂ©bloquer un problĂšme et vend son expertise des situations. Alors que le philosophe ne connait rien, examine, questionne, et raisonne sur ce qu’il trouve. On m’a souvent demandĂ© si j’Ă©tais un coach.
- Guillaume Oui ???? et alors ta réponse ? ????
- David j’avais compris que tu me demandais ce que j’en pensais et je pense y avoir rĂ©pondu. Peux-tu alors poser ta question autrement puisque tu trouves ma rĂ©ponse inadaptĂ©e ?
- Bonjour Guillaume ???? Oui et merci de ton avis Ă©clairĂ© ???? Ma derniĂšre question Ă©tait plutĂŽt pas rapport Ă ta derniĂšre phrase « on mâa souvent demandĂ© si jâĂ©tais un coach » ? Et nây vois pas ici « malice » mais maĂŻeutique ????
- Ah, d’accord, merci David. J’avoue que j’ai dĂ» laisser ces questions en suspend car je ne sais pas suffisamment ce qu’est un coach pour savoir si j’en serais un ou pas. Et lorsque tu leur demandes de te l’expliquer, au lieu d’en obtenir un “schĂ©ma fonctionnel”, ils te rĂ©pondent ce qu’ils apportent Ă leurs clients. Un peu comme si en demandant ce qu’est une voiture on te dirait qu’elle permet de te dĂ©placer mais pas qu’elle est faite d’une caisse, de roues, d’un moteur, et de commandes. La “chose” (un coach) est donc difficile Ă cerner. Alors qu’Ă l’inverse je commence Ă savoir de quoi je suis constituĂ© mais pas bien certain de l’usage qu’on peut tirer de moi. ????
- Guillaume Belle réponse ???????? Je pense que les questions de Xavier Pavie restent donc en suspens ???? bon dimanche
- Guillaume connais-tu les travaux de Thierry Chavel sur le “coaching” ?????
- Non car j’avoue que je n’avais pas trop accordĂ© de souci Ă cette problĂ©matique. NĂ©anmoins ça pourrait ĂȘtre le socle d’une critique de Julia de FunĂšs : en + ou en -. Et lĂ je pourrais peut-ĂȘtre m’appuyer sur un schĂ©ma du Cosmos que je viens de concevoir.
- Guillaume quâen est-il de ce schĂ©ma ? Tu en dis trop ou pas assez ????
- Il dĂ©rive de la thĂšse de Schopenhauer du monde comme reprĂ©sentation et comme volontĂ©. Il rĂ©pond aux questions Que suis-je et OĂč suis-je ? (alors que je crois que le coach me parait plutĂŽt dans le Qui suis-je ?) Mais pour l’instant je n’ai aucune idĂ©e de ce Ă quoi il peut servir. Suggestions bienvenues !
- Guillaume quâen est-il de ce schĂ©ma ? Tu en dis trop ou pas assez ????
* Olaf de Hemmer Gudme :
l’innovation n’est pas un but ! c’est un moyen pour faire mieux … Ă mon point de vue, pour que les solutions rĂ©pondent mieux aux besoins en mobilisant moins de ressources, qu’elle crĂ©ent plus de valeur(s), ce qui permet une meilleure satisfaction des parties prenantes qui d’une part portent les besoins et d’autres part contribuent Ă la solution en particulier, notre Ă©poque a (re)pris conscience des parties prenantes que sont 1° l’environnement naturel, qui fournit tant de choses pour rĂ©pondre Ă nos besoin humains et qu’on oublie trop souvent de remettre en Ă©tat sans parler de l’amĂ©liorer, et 2° la ‘sociĂ©tĂ©’ c-Ă -d les autres humains concernĂ©s moins directement ou plus tard bel objectif d’innovation que d’amĂ©liorer les solutions pour qu’elles apportent plus Ă l’environnement naturel et humain !
Merci ???? Olaf pour ce message et je partage aussi cet avis. C’est pour cela que l’innovation se doit de devenir responsable et durable, comme pour les Communs (comme chez Ostrom) qui sont limitĂ©s et doivent ĂȘtre soumis Ă des rĂšgles d’appropriation. âŽïž–> Trois dimensions contextuelles d’une innovation responsable (Pavie et al., 2014) : l’environnement et l’Ă©cosystĂšme, la technologie et la politique, le vivant et ses avatars. ????Comme tu le prĂ©cises justement, l’innovation est un moyen, un processus de gestion, la mise en Ćuvre rĂ©ussie d’idĂ©es nouvelles et crĂ©atrices au sein d’une organisation : â¶ïž “L’innovation est la gestion de toutes les activitĂ©s impliquĂ©es dans le processus de gĂ©nĂ©ration d’idĂ©es, de dĂ©veloppement technologique, de fabrication et de commercialisation d’un produit ou d’un processus de fabrication ou d’un Ă©quipement nouveau (ou amĂ©liorĂ©).” (Trott, P. [2017]. Innovation management and new product development [Sixth Edition]. Pearson. p. 16).