Spinoza pour une dynamique des émotions et de la conscience…

#Spinoza

???? Le “moi” dualiste, hérité de Descartes, qui soutient une séparation entre l’esprit et le corps (et le monde) est abandonné depuis longtemps grâce aux travaux des neurosciences et de la psychologie sociale (Damasio, 1999 ; James, 1997 ; Westen, 2007).⚙️

???? Le “problème du périmètre” de la question des émotions, demande à comprendre comment englober l’hétérogénéité d’une catégorie qui va de la panique aveugle à la joie dans une musique complexe (Scarantino, 2012) ?????????

*️⃣ Spinoza avait retrouvé une cohérence interne, un monisme (Damasio, 2003) sur ce sujet. Il montre que l’émotion peut être comprise à la fois comme cognitive et corporelle, et les affects sont fondamentalement liés à la notion-clé de “conatus”.

▶️ Ce conatus, selon lequel toute action est la manifestation d’une puissance individuée, est cet effort que chaque chose déploie “pour persévérer dans son être” (Spinoza, Ethique 4, prop. 26, démonstration).

????“Un point de vue spinoziste (…) reconnaît la continuité entre l’esprit et le corps, les considérant en effet comme (non réductivement) identiques, et permet ainsi à toutes les émotions d’être comprises à la fois comme cognitives et corporelles” (England, 2019, p. 7).

#Emotions#Reason#BoundedRationality

⚙️???? Depuis les travaux de Herbert Simon (1955, 1967, 1997) sur la rationalité limitée, renforcés par ceux de Kahneman et Tversky (1974, 2003), l’homo oeconomicus n’existe plus… ce Frankenstein de certains économistes classiques (Rational Choice Theory), laisse place à un être humain indécis, soumis à des biais (heuristiques) qui altèrent ses prises de décisions et comportements. ???????? Le rôle des affect dans des situations à risque ou incertaines est confirmé par de nombreuses études. Loewenstein et al. (2001) montrent par exemple que les réactions émotionnelles aux situations à risque s’écartent souvent des évaluations cognitives de ces mêmes risques. Dans ces situations, le comportement a tendance à être influencé par des sentiments d’anticipation, et des émotions ressenties au moment de la prise de décision. ???????? Aussi, il faut prendre en compte le rôle très important, réservé à l’influence du langage, des discours, des habitudes (la culture) dans l’expérience que chacun a de soi-même, et dans la gestion de ses propres émotions et des émotions des autres (Reddy, 2020).
REFS :
– Damasio, A. R. (1999). The Feeling of What Happens: Body and Emotion in the Making of Consciousness. New York: Harcourt Brace.
– Damasio, A. R. (2003). Looking for Spinoza: Joy, Sorrow, and the Feeling Brain. Harcourt.
– England, R. (2019). The Cognitive/Noncognitive Debate in Emotion Theory: A Corrective From Spinoza. Emotion Review, 11(2), 102–112.
– James, S. (1997). Passion and action: The emotions in seventeenth-century philosophy. Oxford, UK: Oxford University Press.
– Kahneman, D. (2003). A perspective on judgment and choice: Mapping bounded rationality. American Psychologist, 58(9), 697–720.
– Loewenstein, G. F., Weber, E. U., Hsee, C. K., & Welch, N. (2001). Risk as feelings. Psychological Bulletin, 127(2), 267–286.
– Reddy, W. M. (2020). The Unavoidable Intentionality of Affect: The History of Emotions and the Neurosciences of the Present Day. Emotion Review, 175407392093078.
– Scarantino, A. (2012). How to Define Emotions Scientifically: Emotion Review.
– Simon, Herbert A. (1955). A Behavioral Model of Rational Choice. The Quarterly Journal of Economics, 69(1), 99.
– Simon, Herbert A. (1967). Motivational and emotional controls of cognition. Psychological Review, 74(1), 29–39.
– Simon, Herbert Alexander. (1997). Models of Bounded Rationality: Empirically grounded economic reason. MIT Press.
– Spinoza, B. de (1677)[Pautrat, B., 2010]. Éthique. coll. Points. Paris. Seuil. – Tversky, A., & Kahneman, D. (1974). Judgment under Uncertainty: Heuristics and Biases. Science, 185(4157), 1124–1131.
– Westen, D. (2007). The political brain: The role of emotion in deciding the fate of the nation (pp. xv, 457). Public Affairs Books.